Comme moi, chaque année des milliers de promeneurs, lyonnais et touristes, bravent le froid pour parcourir les rues, devenues piétonnes, pour admirer les illuminations de la ville. Les origines de cette fête de la lumière sont liées au culte de la Vierge Marie et son sanctuaire sur la colline de Fourvière. Ce culte remonte au temps des premiers chrétiens. En l’an 140 le premier évêque de Gaule et de Lyon, Pothin, aurait déposé une image de la Vierge dans la crypte de l’église Saint Nizier (voir le vitrail de l’église Saint Paul qui rappelle ce fait.)
Au moyen âge, au milieu du 12ème siècle une chapelle dédiée à la Vierge Marie sera édifiée sur la colline de Fourvière. Emplacement qui domine la ville de Lyon. Au milieu du 17ème siècle les Echevins et le Prévot font un vœu solennel pour se prémunir des calamités telles que le choléra, les invasions, la peste…: Si la peste disparaît ils érigeront 2 autres statues à la Vierge, et monteront chaque année à Fourvière pour offrir au sanctuaire un écu d’or et sept livres de cire blanche. L’épidémie ayant cessé le 8 septembre 1643 un pèlerinage annuel fut accompli jusqu’en 1789 pour reprendre ensuite de façon discontinue. En 1720 la peste ravage à nouveau Marseille et la vallée du Rhône. Elle n’arrivera pas jusqu’à Lyon.!!!
Dans le milieu du 19ème siècle, un nouveau clocher de la chapelle de Fourvière doit accueillir en son sommet une monumentale statue de la Vierge. L’inauguration prévue le 08 septembre 1852 est repoussée au 08 décembre suite à des inondations «dantesques». Ce 8 décembre alors qu’une grande foule est attendue pour cet événement ainsi qu’à une belle fête religieuse, un violent orage éclate vers midi suivi d’une grosse tempête tout l’après-midi oblige les organisateurs à reporter les festivités au 12 décembre. En soirée à partir de 18 heures, ce 8 décembre, la tempête cesse et de façon toute spontanée les lyonnais vont installer sur leurs fenêtres des petits lampions et toute sorte d ‘éclairage rudimentaire. Du 12 au 19 décembre 1852 de nouvelles illuminations se poursuivent avec le concours des autorités religieuses et civiles.
Dès 1853 la fête repose sur une partie religieuse, le 8 décembre, et sur une fête profane. Dans les années 1900 on assiste à des batailles entre cléricaux et anticléricaux. Après les deux guerres mondiales ces illuminations ne sont plus encouragées par le pouvoir religieux. Cette tradition reprend dans les années 1980. Dix ans plus tard, environ, la ville de Lyon lance un plan Lumière qui vise à illuminer les bâtiments publics pour donner de la vie à la cité. Elle lance le concept de la Fête des Lumières. A la fois fête religieuse, fête populaire, fête institutionnelle, le 8 décembre est devenu un événement touristique qui gagnera en renommée et en affluence, avec la participation d’entreprises démontrant leur grand savoir-faire technologique. (mise en valeur de 267 sites dont 120 importants, 20 façades et 20 rues.)
Un événement à apprécier au moins une fois!!
Solange Paccoud
association de Lyon
France